Rub-a-dub-dub in my bath tub

C’est en 1989 que naît le groupe Nuclear Rabbit de l’imagination fertile de Monsieur Jean Baudin (NDLR : rien à voir avec l’ethnologie, et de toute façon ça s’écrit pas pareil – Fin de la NDLR). Tapping et slapping à tous les étages, avec sa basse douze cordes qui force le respect. Jean est un autodidacte (no solfège) qui a quand même pris quelques leçons avec Marty Friedman (guitariste de Megadeth, autant dire "Good Heaven") et avec le regretté Wally Voss (qui a officié en tant que bassiste avec Yngwie Malmsteen, autant dire "Oh Lord"). Pour vous faire une idée du bonhomme : c’est là que ça se passe, et puis là aussi tiens ! Je peux affirmer sans me tromper que l’on tiens là l’un des tout meilleurs bassistes au monde. Et j'ajoute que j'assume mes propos…

Le groupe n’est pas en reste, ya que du bon musicos, et la voix totalement psychédélique de Greg Parrish, tantôt proche de Bugs Bunny sous LSD, tantôt proche de Groquick sous Prozac, ajoute un je-ne-sais-quoi de magique à l’ensemble.

Les influences du groupe sont, disons le franchement, complexes à définir. Le groupe lui-même s’est défini comme du « Funk LSD », mais grosso modo on y retrouve une bonne dominance de métal, de grind, de jazz, de funk, de ska, de hardcore, de punk, voire des influences plus orientales. Le principal aspect qu’il conviendra de retenir c’est le changement de tempo permanent qui n’est pas sans rappeler le bon vieux style de Mike Patton dans sa grande époque Mr Bungle.

Et là vous me direz : "c’eut été plus simple de dire : Rock Progressif", mais votre serviteur ne cèdera pas à la facilité. Non, ça jamais, je m’y refuse !

Première difficulté : comme il s’agit d’un groupe californien relativement confidentiel, trouver les albums ne sera pas chose aisée sans bouleverser les fondements mêmes de la loi Pacopi. Toutefois, un site bien fourni vous permet de vous faire une idée précise car la plupart de leurs titres y sont écoutables. C’est par là.

Plusieurs démos produites à l’arrache entre 1990 et 1993 sont réunies sur la géniale compilation Vicuna, bourrée de perles aux noms évocateurs, telles  "A little Squirrel With His Crackpipe", "Santa Claus is Selling Crack", ou encore "Chernobyl Hamster", des bombes comme "Soup", "Supermarket", et le non moins redoutable "The San Francisco Treat". Si vous cherchez l’album, remontez au paragraphe précédent.

En 1998 sort leur premier album complet : Intestinal Fortitude, avec le sublime "My girl’s got guts"et le non moins bon "The Pimp, the Bitch & The Magic Beans".

Suivent More Human en 1999 et Mutopia en 2003, toujours bien inspirés mais un peu moins que les deux premiers quand même.

Depuis, le groupe stagne un peu mais il a clairement fait le boulot, tant sur scène qu’en matière de production de tubes dantesques. Sa carrière est à l’image de son fracas : bordélique mais nom de dieu que c’est jouissif ! Indispensable.